Mon coeur a déménagé, de Michel Bussi

Il y a longtemps que je voulais découvrir cet auteur mais je suis comme beaucoup noyée dans mon immense PAL, ce qui ne m’empêche pas de la rallonger sans hésiter, même si je sais qu’il y a peu de chance que j’arrive à lire tous mes livres un jour. Grâce à Netgalley et Lizzie, j’ai enfin pu réaliser ce vieux projet et ce fut un coup de coeur. J’ai beaucoup apprécié la performance des deux narrateurs, Laure Filiu et Jean Marc Couderc. La lectrice arrive à donner vie et consistance à Ophélie, de ses sept ans à sa vie de jeune adulte en modulant sa voix en conséquence.

Ophélie, surnomme Folette, entend sa mère appeler son assistant social au secours. Son mari est alcoolique et violent, s’il ne lui laisse pas plus d’argent à disposition, il va s’en prendre à elle. Ce n’est pas la première fois qu’elle tient ce langage à Richard Vidame, qui a autre chose à faire ce soir-là que de voler à son secours, pensant que le mari est juste menaçant et pas vraiment dangereux. Malheureusement, l’homme poursuivra sa femme dans la cité, provoquant sa mort. Il ne se souvient de rien et est condamné pour ce meurtre tandis qu’Ophélie est placée à la Prairie, un foyer. Elle a tout perdu, y compris son chaton Bolduc, sa grand-mère refuse de s’occuper d’elle mais peu à peu elle retrouve le goût de la vie, surtout grâce à sa compagne de chambre Nina et son éducatrice Béné. Elle n’a qu’un désir, retrouver les témoins du drame car elle a mémorisé quelles fenêtres de l’immeuble étaient allumées et surtout se venger de Vidame qu’elle tient pour le vrai responsable de la mort de sa mère. La vengeance est un plat qui se mange froid et Ophélie s’entêtera durant plusieurs années, mettant au point un plan plutôt diabolique.

J’ai adoré ce roman, pas forcément très réaliste sur la possibilité d’une enfant, même gravement traumatisée, d’élaborer un projet pareil avec une telle constance que rien ne viendra perturber, même pas la mort d’un ami. Mais ça ne m’a pas dérangée, j’ai été immédiatement prise dans l’intrigue. Nina et Ophélie sont très attachantes, on suit leurs joies et leurs peines avec émotion. Elles se soutiennent malgré le drame de leur enfance, puis deviendront des adolescentes toujours plus rebelles avant de devenir des adultes responsables à différents moments de leur vie, Ophélie restant longtemps bloquée sur son plan de vengeance.

Le roman aborde avec délicatesse la thématique de la violence conjugale et de la misère sociale qui peut conduire au pire. L’auteur met en lumière les difficultés rencontrées par les travailleurs sociaux dont les actions ont été si déterminantes dans la vie de la famille d’Ophélie. Vidame avait bien quelque chose à se reprocher comme on le comprend dans le twist final, mais pas la mort de la mère. Certains sont désintéressés et entièrement investis dans leur travail comme Béné d’autres y voient un moyen comme un autre de devenir un notable.

Le suspense est haletant et on suit le plan d’Ophélie avec plaisir et parfois inquiétude face à son entêtement. Il y a de fausses pistes, des rebondissements et surtout un agréable voyage dans les années 1990 qui nous rappelle bien des souvenirs. L’amitié est le deuxième grand thème du roman, mais on y parle aussi d’amour, de résilience, de manipulation, le tout traité avec brio par l’auteur.

Le roman se divise en trois parties, dans la première Ophélie a sept ans et vit le pire drame possible : son père tue sa mère et elle se retrouve en foyer. Dans la deuxième, elle est adolescente, intègre le collège afin de peaufiner sa vengeance et dans la dernière, elle est étudiante et parvient à ses fins, mais pas comme elle le désirait.

Merci à Netgalley et Lizzie pour leur confiance.

#Moncœuradéménagé #NetGalleyFrance !

Version 1.0.0

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