Sylvana, de Michel Pagel

Jean et Michel sont jumeaux et très fusionnels, ils vivent à Paris et reviennent en Vendée dans le hameau dont leur mère est originaire tous les étés. Ils y sont heureux et jouent à des jeux de leur âge avec leurs cousins et d’autres enfants du coin. Leur cousine Caroline est amoureuse de Michel, la vie est belle. L’été de leurs quatorze ans, une autre famille parisienne achète une vieille maison en ruine réputée hantée, les Sauvage. Au début ils ne se mêlent pas à la vie du village, mais Michel est tombé sous le charme de leur fille Sylvana et il est bien décidé à la conquérir. C’est chose faite lorsqu’il s’interpose entre son vieux chien et un garçon du village qui l’avait frappé. Désormais, elle vient jouer avec eux. Lors d’une fête, un drame survient, désormais Michel voit son frère comme un rival mais il ne saura que bien plus tard quelle est la nature exacte de leur relation.

On sait d’emblée ce qui s’est passé, puisque Michel l’annonce dès la première page : Jean et Sylvana sont morts. Tout ce roman choral qui alterne les points de vue de Michel et de Sylvana va nous raconter comment le drame est arrivé et l’évolution de leurs relations. La jeune fille est un vampire, mais dans une optique moderne. Le roman n’est pas gore du tout, le fantastique très discret. C’est un conte sur les relations amoureuses, la jalousie, l’amour fraternel. On retrouve la symbolique à la fois sexuelle et relationnelle du vampire.

Il y a une réflexion intéressante sur la nature de l’amour. Même si Michel était fou amoureux de la jeune fille, sa jalousie l’a aveuglé et il n’a rien deviné de son secret alors que Jean a accepté de se sacrifier sans un mot et sans rien reprocher à son frère. On ne peut qu’être touché de la détresse du trio.

Le roman est lu par Loïc Richard et une fois de plus j’ai beaucoup apprécié sa voix qui sait donner vie aux différents personnages. Le roman est assez court, il ne dure que quatre heures et je l’ai écouté d’une traite avec grand plaisir. J’ai beaucoup apprécié cette lecture contemporaine du mythe du vampire. Sylvana est avant tout une victime et l’eau bénite ne lui sert à rien. Elle a un besoin vital d’amour, mais au détriment de son partenaire. Ce genre de vampire n’est pas rare, j’en connais plusieurs que j’aimerais bien éloigner avec une gousse d’ail, mais c’est inefficace.

Un grand merci à Netgalley et Voolume pour cette nouvelle découverte étonnante et agréable.

#Sylvana #NetGalleyFrance !

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