Le 27 août 1934, cinquante-six enfants s’évadent de la colonie pénitentiaire de Belle-ìle. L’auteur s’est inspiré de ce tragique fait divers pour nous raconter la vie de jules Bonneau, un jeune garçon de la Mayenne, abandonné par sa mère tout petit. Son père alcoolique n’a pas assumé la séparation et l’a confié à ses propres parents qui n’avaient guère envie de s’occuper de lui. Il s’est tout de suite senti de trop et n’a reçu aucun amour. Il commet de petits larcins, a de mauvaises fréquentations et accompagne deux amis dans leur vendetta contre un atelier de couture. Il n’a rien fait mais se trouve au mauvais endroit. Le grand-père refuse de continuer de s’occuper de Jules, qui sera placé à Belle-ìle. L’endroit abrite une « maison d’éducation surveillée », mais il s’agit en fait d’un véritable bagne pour enfants où l’on plaçait de jeunes délinquants, des vagabonds ou simplement des orphelins dès l’âge de huit ans. Jules en a douze à son arrivée et il y restera jusqu’à sa fuite huit ans plus tard.
Les enfants sont maltraités par les gardiens et les plus grands, ils sont exploités dans divers ateliers en lien avec la marine ou l’agriculture, tous les prétextes sont bons pour les frapper ou les punir de manière plus ou moins cruelle. Jules s’est endurci, il est devenu un rebelle surnommé La Teigne. La mutinerie qui aboutit aux évasions est déclenchée par le tabassage d’un petit qui a osé manger son fromage avant d’avoir fini sa soupe, ce qui est strictement interdit. Les autres détenus tentent de le protéger. Tous les évadés seront vite repris grâce aux habitants de l’îe. aidés par les touristes et alléchés par la prime de vingt francs par captif. Seul Jules s’en sortira grâce à un pêcheur et son équipage de rouges.
Ce roman est très noir, surtout qu’il est inspiré de faits réels. Ces enfants et ces adolescents ont subi des sévices indignes d’un pays civilisé. Il paraît que cet enfer a fonctionné jusqu’en 1977, il y a moins de cinquante ans. L’auteur a aussi connu une enfance marquée par la violence et sait faire partager son indignation face à ce système et à tous ces adultes qui se comportaient comme des bourreaux sans état d’âme. Ces enfants sont brisés et incapables de faire confiance, le système veut en faire des marins ou des ouvriers agricoles, mais la plupart finiront en prison ou au bagne pour adultes, ce qui ne les changera pas beaucoup.
Dans cette noirceur, certains hommes ont encore des sentiments humains et essaient d’aider ces malheureux, mais ils sont rares et plutôt en marge de la société. Ce roman bouleversant est un coup de coeur, l’auteur partage sa rage contre les injustices dont sont victimes les enfants.
Le roman a l’air important à lire et révoltant par ce qu’il dévoile !
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Oui ces enfants étaient traités pire que du bétail. Bonne nuit
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Ravie que ce roman te plaise ! J’espère qu’il sera récompensé, peut-être par le Renaudot! Je trouve que cela serait très chouette, car ce roman a tout pour être apprécié du plus grand nombre !
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Oui il mériterait un prix, même le Goncourt. Bon week-end
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Bonjour Pat. J’avais déjà très envie de lire ce roman et ta chronique vient confirmer mon intérêt. Bon dimanche et bisous
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Tu seras aussi touchée par cette histoire. Bon dimanche bisous
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Ping : L’Enragé, de Sorj Chalandon – Amicalement noir
J’ai reçu ce roman comme cadeau de Noël et l’ai lu directement. C’est le genre de livre qui ne sort pas de ma mémoire alors que j’oublie très vite mes lectures.
C’est sûr qu’il aurait pu remporter plusieurs prix !
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C est uun roman vraiment marquant. Bonne soirée
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