La saignée, de Cédric Sire

Estel Rochand est une ancienne flic devenue garde du corps à la suite d’une bavure où elle a tiré sur une innocente dans la panique quatre ans auparavant. Elle a été licenciée et obligée de suivre une psychothérapie. Elle rencontre sa thérapeute tous les quinze jours et disparaît durant une journée, puis rentre souvent blessée, ce qui inquiète son compagnon Léo. Ils se parlent peu, Estel refuse de répondre à ses questions et le garçon se sent de plus en plus perdu. Estel travaille dans le milieu de la nuit parisienne, son patron dirige une boite, puis elle se fait engager par un écrivain célèbre.

A Marseille, la police est sur les traces d’un trafiquant qui vend des armes de guerre aux gangs des cités, ce qui entraîne une escalade de la violence. Lors de son arrestation les policiers trouvent une clé USB cryptée qui mène le lieutenant Quentin Falconnier sur un site du dark web nommé La saignée, qui propose des spectacles de tortures et de meurtres en direct. Il est devenu policier après que ses parents ont été victimes d’une escroquerie sur le net, depuis il s’est spécialisé dans la traques des cyber criminels. Quentin n’a plus qu’une idée en tête, retrouver le bourreau de la saignée, qui est une femme et l’arrêter. Il a pour habitude de s’immerger complètement dans ses enquêtes, il est prêt à fabriquer des preuves au besoin, ce qui lui a valu de devoir quitter la police de Versailles. Au fil du livre l’enquête prend de plus en plus de place dans l’intrigue, qui se concentrait au début sur la vie d’Estel, ancienne championne de boxe et autres arts martiaux, adepte de la bagarre.

J’ai apprécié ce thriller, les quelques scènes gore ne m’ont pas dérangée, mais on en a vu bien plus dans d’autres livres de l’auteur. Aucun des personnages n’est attachant en dehors de Delphine, qui met en lumière les manquements de Quentin, et de Léo, amoureux naïf qui fera tout pour sauver Estel d’elle-même et des autres. Ces deux personnages apportent un peu de lumière dans un univers bien sombre. Estel et Quentin sont trop caricaturaux pour être crédible, surtout la jeune femme dont le seul plaisir est de frapper sur les autres, y compris sur les hommes, elle est invincible. Elle n’a rien de féminin. Je ne doute pas que les femmes soient capables d’être violentes, mais certainement pas de cette manière ni à ce point. Quentin est une variante du ripou. Il est prêt à violer les lois pour arriver à ses fins. Au fil des pages on découvre son ego de plus en plus démesuré.

Ce roman interroge sur la perversité qui peut sommeiller en de nombreuses personnes (en chacun de nous ?), car la saignée remporte un grand succès malgré ses tarifs démesurés. L’auteur égratigne aussi le monde de l’édition trop complaisant avec le patron pourri d’Estel, dénonçant un monde où les apparences règnent. J’ai beaucoup aimé ce polar, même si j’ai souvent eu l’impression qu’il y avait trop de coïncidences.

Merci à Netgalley et aux Editions Fayard pour cet agréable moment de lecture.

#LaSaignée #NetGalleyFrance

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