La partition, de Diane Brasseur

Bruno K est professeur à Genève, il va enfin revoir son frère Alexakis devenu violoniste célèbre lors d’un concert, mais la réunion de la fratrie n’aura pas lieu, Bruno est foudroyé par une crise cardiaque en pleine rue le jour J. Ce point de départ permet de retracer l’histoire de cette famille et en particulier celle de la mère, Koula. A seize ans, en Grèce elle rencontre Peter Paul K, représentant de la fabrique de porcelaine de Langenthal, elle tombe amoureuse, se marie et le suis en Suisse. Bruno est son premier fils, il est touché par la syphilis congénitale transmise par son père, il a un petit frère de deux ans son cadet, Georgely. Une fois guéri, le père reprend ses mauvaises habitudes et Koula n’en peut plus. Sa belle-mère, Mutti l’aide à retourner en Grèce, mais elle lui demande de choisir lequel de ses deux fils elle veut prendre avec elle. Elle choisit Bruno car il est fragilisé par la maladie au contraire du petit qui se porte comme un charme. De retour en Grèce elle rencontrera un Belge de trente ans son ainé, se remariera et aura Alexakis.

Koula est une femme solaire et surtout excessive dans son amour qu’il s’agisse de ses fils ou de ses maris. Le roman suit le point de vue de Bruno, qui raconte son histoire à travers ses lettres à sa mère au début de chaque chapitre. Koula a de grandes ambitions pour les deux fils avec qui elle vit, elle a abandonné Georgely certes à contre coeur, mais elle semble l’avoir complètement oublié. Lors des vacances en Suisse, elle ne se rend même pas aux réunions familiales car elle veut éviter son ex, ce qui fait qu’elle n’a jamais revu son fils depuis ses trois ans.

C’est surtout une mère toxique qui décide de l’avenir de ses enfants, elle les poussera à devenir musiciens, mais Bruno se révèlera moins talentueux qu’Alexakis, Elle s’interposera surtout entre Bruno et les femmes de sa vie, l’empêchant d’être heureux et provocant son divorce. Elle voit des rivales dans toutes les autres femmes, qui vont lui voler ses fils. Son amour démesuré fera des ravages dans sa famille. Elle coupera les ponts avec Bruno qui a eu le toupet de se marier contre sa volonté et malgré de nombreuses tentatives de son fils, elle l’ignorera complètement jusqu’à sa mort. On peut supposer que sa relation avec le dernier est tout aussi castratrice puisque les deux frères se perdront aussi de vue.

La musique est un lien entre les deux frères qui ont été élevés ensemble, Geogely ayant rapidement disparu du tableau. Peu importe ce que les enfants désirent, elle décide pour eux. Elle a toujours rêvé d’être une star de cinéma, aussi veut-elle qu’ils deviennent des musiciens célèbres. Koula n’est pas un personnage sympathique, elle a une conception trop toxique de l’amour qui étouffera tous les siens.

Ce roman est très bien écrit, avec sensibilité. Les sentiments de Koula et des enfants sont très bien décrits, on ne peut que ressentir de l’empathie pour ces garçons malmenés par l’amour dévorant et sans frein de leur mère. J’ai eu de la peine à entrer dans ce portait de famille, mais ensuite j’ai beaucoup aimé cette lecture. Un grand merci à Netgalley et à Allary Editions pour cette belle découverte.

#LaPartition #NetGalleyFrance !

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