Tupinilandia, de Samir Machado de Machado

J’ai failli abandonner ce roman à plusieurs reprises, mais je n’abandonne jamais les SP, aussi ai-je pris mon mal en patience durant une dizaine de jours. Le début est très lent, il se passe enfin quelque chose après quarante-deux pour cent du livre, ensuite la situation s’arrange un peu. Toutefois je suis loin de partager les chroniques enthousiastes que j’ai lues.

La première partie traite de la jeunesse de Joao Amadeus Flynguer, fils d’un entrepreneur américain émigré au Brésil qui a investi dans le BTP et le cinéma. A quatorze ans, il rencontre son idole Walt Disney et accompagne son groupe invité par son père pour une tournée dans le pays en 1941. Joao se passionne pour les films d’animation et en particulier pour Donald. La deuxième partie se passe environ quarante ans plus tard. Tiago un journaliste ami de Beto, le fils de Joao est invité par ce dernier à documenter la construction du parc d’attraction de Tupinilandia qu’il a bâti dans le plus grand secret près d’Altamira dans la jungle amazonienne. Il est convié avec la famille Flynguer et des invités triés sur le volet pour la pré inauguration du parc. Toutefois le régime militaire sera bientôt abrogé et un groupe de fascistes qui ne l’entend pas de cette oreille attaque le site durant le week end. Les festivités tournent au carnage. La dernière partie se déroule trente après le drame. Beto qui ne sait absolument rien des affaires familiales gérées par sa soeur est devenu un mécène. Le parc abandonné sera bientôt inondé par un barrage, aussi propose-t’il à un archéologue, qui est aussi un petit-cousin de cartographier les lieux. Artur Flinguer monte une expédition à laquelle participe sa fille Lara. Contrairement à ce que Beto croyait le parc n’est pas à l’abandon, mais le groupe qui s’en est emparé a prospéré en secret avec l’accord de sa soeur Helena, qui devra essayer de sauver les savants pris au piège.

Ce roman présente de nombreuses longueurs, il ne se passe pratiquement rien durant plus du premier tiers. Les descriptions sont sans fin et on se perd sans cesse dans les détails. L’intrigue aurait pu être condensée sur la moitié des pages et le livre aurait sans aucun doute gagné en intérêt. Quand l’action démarre enfin, elle se dilue aussi dans des détails inutiles qui la ralentissent. Certaines scènes sont franchement caricaturales notamment sur les diverses mésaventures des archéologues, il n’y a rien de crédible. J’ai supposé qu’il s’agit d’un pastiche d’Indiana Jones. Artur ne cache pas que le prénom de sa fille vient de l’héroïne de jeu vidéo Lara Croft, encore un cliché.

La thématique principale du roman tourne autour des régimes autoritaires et du fascisme au Brésil. Les gouvernements même démocratiques sont fortement corrompus et l’extrême-droite tient le haut du pavé, les maîtres de Tupinilandia sont complètement obsédés par le communisme et ont crée une réalité parallèle avec la bénédiction d’Héléna, qui s’y connaît en corruption. Joao a idéalise l’oeuvre de Disney, en particulier ses parcs. Il veut en faire une version brésilienne qui mettait en scène une vision rêvée du pays, tel qu’il devrait être et non tel qu’il est. La narration part dans tous les sens. oscillant entre détails inutiles, propos politiques et caricature d’Indiana Jones. La présentation était alléchante, mais les promesse sont loin d’être tenues, un grosse déception. Un livre à fuir.

#Tupinilândia #NetGalleyFrance !

11 réflexions sur “Tupinilandia, de Samir Machado de Machado

  1. oui, c’est difficile avec un SP. La lecture n’est pas un produit comme un autre .

    L’envie, le désir ne peuvent être détachés de cet acte personnel. Alors, à moins de faire semblant, et rapidement ils sont démasqués, un retour de lecture rend compte du ressenti profond du lecteur qui réinvente le texte d’un autre ! Et une chronique négative est un risque !

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  2. La couverture est très sympa je trouve, les couleurs très tendres. Mais vu les longueurs et les détails inutiles dont tu parles, je vais m’arrêter à la couverture, c’est plus prudent. Je te souhaite une meilleure découverte pour ta prochaine lecture ! 😉

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    1. En effet la couverture est très jolie et attirante, ça rappelle Europa-Park, mais l’intrigue aurait gagné à être plus concise et surtout moins politique, l’anti-communisme primaire a fait son temps me semble-t’il. Bonne journée

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