Le pacte de l’étrange, de John Connolly

J’ai retrouvé avec plaisir Charlie Parker et ses enquêtes particulières. J’ai lu quelques épisodes dans le désordre, il faudra une fois que je reprenne la série dans l’ordre, même si on comprend très bien ce roman sans avoir lu le précédent. J’avais besoin d’un héros avec un prénom commençant par C pour la chasse au trésor et par chance ce polar figurait dans la sélection trois pour deux d’Audible, je ne pouvais que me laisser tenter.

Charlie Parker est chargé par le FBI de retrouver Jaycob Eklund, un détective privé porté disparu. Ross refuse de lui dire sur quoi il enquêtait. Avec ses amis Luis et Angel, Charlie va ainsi se mettre à traquer une société secrète qui sévit depuis le dix-neuvième siècle et multiplie les meurtres. Une mamie mafieuse et son fils s’y intéressent aussi, mais la secte ne manque pas de ressource, ni de fantômes pugnaces pour se défendre. Par ailleurs Charlie doit se battre contre son ex-femme Rachel qui veut assumer seule la garde de leur fille.

Ce polar mêle habillement enquête et surnaturel de manière très crédible. C’est totalement impossible, mais Connolly arrive à faire passer la pilule sans problème. Charlie habite le Maine, ce qui n’étonnera personne et sûrement pas les fans du grand King, ce polar me fait aussi fortement penser à la série des Pendergast qui flirte aussi avec le fantastique. Charlie et ses amis sont experts pour manier l’humour noir. J’aime beaucoup l’ambiance noire et glauque de ce roman. Le rythme n’est pas trépident, c’est plutôt un polar d’ambiance si on peut dire. La version audio permet de se plonger complètement dans cet univers étrange, aux frontières du réel et du surnaturel. L’enquête est bien ficelée et crédible, même si on y trouve des fantômes en plus de la mafia, sans oublier un agent du FBI retors. Un très bon polar.

Version 1.0.0

Trois femmes disparaissent, de James Patterson

Anthony Costello, comptable de la mafia et neveu du big boss est retrouvé mort, lardé de coups de couteau au fond de sa cuisine. Sean Walsh se voit confier l’enquête avant d’en être dessaisi. Sa femme, cuisinière du défunt est portée disparue tout comme la femme de ménage et l’épouse du mafieux. Sont-elles des victimes collatérales ou des coupables en fuite ?

Il s’agit d’un roman choral où l’on suit Sarah, la cuisinière, Anna l’épouse et Sean le policier qui se révèle vite complètement impliqué dans les affaires des Costello. La première partie consacrée au trio féminin est intéressante et haletante, mais dès la deuxième partie, le rythme ralentit, des longueurs apparaissent et le soufflé retombe. Le dénouement est assez prévisible et bien américain, les méchants sont punis et les gentilles sauvées. J’aime les thrillers de cet auteur mais je trouve qu’il est meilleur dans les séries que dans les one shot comme c’est le cas ici. Le roman commence bien, s’annonce prometteur mais la tension retombe trop vite. J’ai été d’autant plus déçue que j’en attendais nettement plus au vu de ses précédentes intrigues.

Les personnages sont bien campés, surtout les femmes. J’ai particulièrement aimé Doris, la restauratrice qui aide Sarah et sa tante Lindsay, une infirmière qui ne manque pas de ressources ni de bonnes idées. Les hommes sont tous des ordures, flic véreux ou mafieux, particulièrement violents envers les femmes. Il y a un côté très manichéen, en tout cas plus que dans d’autres romans de Patterson. La violence envers les femmes est le thème dominant du livre.

Je m’attendais à mieux. Cette lecture n’est pas désagréable, loin de là, mais je dirais que c’est le genre de thriller vite lu et vite oublié. Il y a plus de profondeur d’habitude. Cette déception ne m’empêchera pas de me plonger dans la suite des séries de l’auteur que j’apprécie, qu’elles se déroulent à New York ou en Australie.

#Troisfemmesdisparaissent #NetGalleyFrance !

Les inexistants, de Catherine Rolland

C’est avec grand plaisir que j’ai découvert cette auteure qui a déjà écrit plusieurs romans, j’ai reçu celui-ci en cadeau pour Noël. La littérature romande se porte très bien et ce thriller en est une preuve de plus.

Cette nuit l’Eventreur qui terrifie la ville va être arrêté, la police est sur le point de l’appréhender et incite les travailleurs de la zone à la prudence. Elle met en garde Noam le vigile qui surveille un grand entrepôt dans lequel il a élu domicile. De son côté, Camille qui assure le service de nuit dans le snack voisin attend la visite de Noam avec qui elle s’est liée. Lors de sa tournée, Noam trouve Maxime dans l’entrepôt, il l’empêche de se suicider et l’emmène au snack pour l’avoir à l’oeil. Les trois personnages vont passer une longue nuit entre le petit restaurant et l’entrepôt où le gardien fait ses rondes à intervalle régulier, en compagnie de Maxime car il refuse de le laisser seul avec Camille. Celle-ci est mère célibataire d’un petit garçon handicapé, elle fait des pâtisseries et des sandwiches pour les quelques routiers qui passeront, mais l’essentiel de son temps se passe en conversation avec les deux hommes. Noam a fui la guerre en Irak où il était professeur de français, il est en situation irrégulière et craint de se faire dénoncer. Maxime est tombé d’on ne sait où et possède des capacités particulières qui lui permettent de deviner les secrets des deux autres. Il est à la fois inquiétant et attachant.

Tout est en place pour un huis-clos où l’angoisse et le suspense montent peu à peu. Tous ont des secrets, le tueur rôde. Un des personnages semble être l’assassin, mais c’est bien sûr une fausse piste. Les chapitres courts donnent la parole à chacun d’eux, mais aussi au tueur qui raconte son enfance martyrisée. Le roman insiste sur les relations entre les personnages qui oscillent entre franchise et mensonges. Ils ont tous une vie réelle et une vie rêvée, toutefois leurs mensonges condamnent leur relation à l’échec. Noam ne peut que fuir et son amour pour Camille n’a pas d’avenir.

J’ai été très touchée par Noam, qui fuit la guerre et se sent déraciné, il ne peut oublier sa vie d’avant. Maxime connaît son secret, mais il ne l’accable pas. Il lui donne une chance de se reconstruire alors qu’il pourrait le dénoncer. Maxime n’est pas dupe des mensonges de ses comparses d’une nuit, mais il se refuse à les casser davantage. Il se montre plein d’empathie pour eux, il offre du rêve et de l’espoir à Camille. La fin est triste, mais on est dans un roman noir et pas une romance américaine.

Une très belle découverte que je recommande chaleureusement.

Thieves’ Gambit T1, de Kayvion Lewis

Ross, dix-sept ans, rêve d’aller à l’université comme tous les jeunes de son âge, mais sa mère a prévu un autre destin pour elle : devenir voleuse comme toute sa lignée. Puisque sa mère s’est fait kidnapper lors de leur dernière mission, la jeune fille doit intégrer le trophée, une prestigieuse compétition de cambriolages dont le vainqueur verra son souhait le plus cher se réaliser. Elle est donc obligée de gagner pour obtenir le milliard de dollars de la rançon. Un groupe d’adolescents venus de différents pays doit s’affronter dans des vols particulièrement audacieux, on est plutôt du côté d’Arsène Lupin que du vol à l’étalage. Même si on lui a appris à ne faire confiance à personne, la jeune fille va devoir former des alliances plus ou moins durables avec les autres.

J’ai découvert ce nouveau roman YA grâce à Netgalley et Lizzie, j’ai beaucoup aimé la lecture dynamique et enjouée de Nancy Philippot qui excelle à incarner toute une brochette de personnages. On pourrait s’y perdre, mais grâce sa manière de faire vivre leurs particularités, on suit très bien.

Les personnages sont attachants, en particulier Ross qui est prête à sacrifier ses projets pour sauver sa mère. La thématique de la loyauté domine ce roman, Ross a appris à ne faire confiance à personne pourtant elle devra prendre des risques, nouer des amitiés, s’interroger sur la confiance qu’elle peut accorder aux autres et en particulier à un garçon qui se dit amoureux d’elle. Les trahisons s’enchaînent mais les ennemis de Ross ne sont pas ceux qu’elle croit. La thématique de l’emprise est aussi très présente avec la mère abusive qui refuse que sa fille prenne son indépendance et choisisse sa voie, elle risque sa vie pour s’assurer que Ross lui obéisse.

Ce roman est bien écrit et se lit facilement. Il a tout pour plaire pour son public cible, les adolescents. Le rythme est haletant, il y a du suspense, des retournements de situation et surtout beaucoup d’action. On ne s’ennuie pas une minute en compagnie de cette bande d’adolescents lancés dans une étrange compétition. Je lirai avec plaisir la suite de leurs aventures. Un grand merci à Lizzie et Netgalley pour ce moment d’évasion très plaisant et mouvementé.

#ThievesGambitVoleràtoutperdreTome1 #NetGalleyFrance !

Version 1.0.0

La danseuse, de Patrick Modiano

Au hasard d’une promenade dans un Paris qu’il ne reconnaît plus, envahi de touristes munis de sac à dos et de valises à roulettes, le narrateur croise Serge Verzini. Ce dernier ne le reconnaît pas, mais les deux hommes vont boire un verre dans un petit bistrot de quartier. Le narrateur lui demande des nouvelles de la danseuse et de son fils Pierre, mais Verzini ne se souvient pas d’eux, ou ne veut pas lui en parler. C’est l’occasion de se replonger dans son passé, quand il était un jeune homme qui voulait devenir écrivain. On devine sans peine que l’auteur parle de lui-même, de sa vraie jeunesse ou de sa vie rêvée, on ne sait pas et c’est ce qui fait tout le charme de Modiano.

Il servait de babysitter au petit Pierre, sept ans, le conduisait à l’école, le ramenait et prenait soin de lui quand sa mère était trop occupée. Elle prenait des cours de danse avec Boris Kniasseff (personnage réel), répétait un ballet, voyait ses amis, avait une liaison avec son partenaire de danse etc. Le narrateur écrivait des paroles de chansons avant de se faire engager comme correcteur par un éditeur de romans anglais qu’on devine osés et appartenait à son cercle d’amis.

Les livres de Modiano sont vraiment magiques par leur ambiance, du moins si on les apprécie. C’est un auteur qu’on adore ou qu’on déteste, il n’y a pas de demi mesure. Si l’on se base sur les indications du roman, il se déroule vers 1970, mais il évoque une période plus ancienne, l’après-guerre, un Paris en noir et blanc, le jazz. C’est tout l’art de l’auteur, de nous transporter à une époque en affirmant autre chose. Tout est flou, incertain. Souvenirs, rêves et réalité se mêlent intimement et font écho à notre propre vie. Même si je ne suis allée qu’une dizaine de fois à Paris, la dernière remontant à douze ans et que je n’aurais sans doute plus l’occasion d’y retourner, une part de moi vit dans l’univers onirique du Paris de Modiano, c’est difficile à expliquer, c’est une sorte de musique intérieure.

On retrouve les thèmes chers à l’auteur, la mémoire, le passé, le rêve, l’enfance difficile, les mauvaises fréquentations, il décline toujours les mêmes sujets à l’infini et chaque fois la magie opère. La thématique de l’occupation et de l’identité juive n’apparaissent pas dans ce roman alors que c’est souvent le cas. Les époques s’entrechoquent, notamment dans les numéros de téléphone donnés par Verzini, celui de portable, contemporain et le fixe qui date d’avant la guerre et rappelle Rue des boutiques obscures. Ces anciens numéros sont d’ailleurs un motif récurrent dans son oeuvre, ils sonnent dans le vide nous rappelant que le temps est assassin. Le monde contemporain rebute Modiano, les temps sont difficiles depuis l’époque du Covid, les touristes avec leurs valises à roulettes sont comparés à une armée d’envahisseurs., il ne va guère apprécier les J.O.

Un grand crû que les amateurs vont adorer et qui m’a transporté dans un monde magique une fois de plus. Il ne se passe presque rien et pourtant on est embarqué dans cet univers particulier. Un nouveau coup de coeur.

Le journal d’un Assassynth T2, de Martha Wells

Assassynth s’est enfuie pour enquêter sur son passé. Elle aimerait comprendre ce qui s’est produit lors d’une de ses missions qui a mal tourné. A-t’elle été victime d’un piratage ou a-t’elle décidé de son plein gré de massacrer ses clients ? Depuis cet épisode, elle a piraté son module de contrôle et s’est réfugiée dans sa passion pour les feuilletons. Elle se lie avec EVE, le vaisseau robot qu’elle a choisi comme mode de transport. Arrivée à destination, elle accepte de protéger des chercheurs à qui on a volé leur travail pour pouvoir enquêter discrètement, croit-elle sur son passé. Les deux robots auront fort à faire pour aider leurs clients complètement inconscients et peu futés.

Il s’agit de nouveau d’un roman court, ce qui est bien appréciable en SF. Je l’ai lu dans le cadre du bingo du printemps de Babélio. Pour la SF, comme la fantasy, je préfère nettement la forme audio, mais j’ai dû me contenter du texte cette fois. Je trouve que l’audio est nettement plus immersif et qu’on est moins distrait dans ces genres qui sortent de mes habitudes de lecture.

Les deux robots sont très autonomes à l’insu de leurs humains et prennent leurs propres décisions. Ils ont aussi certains sentiments puisqu’ils se sont liés d’amitié. Cette humanisation de la technologie est intéressante et actuelle. Il y a toujours beaucoup d’humour dans cette histoire, de l’action et du suspense.

L’écriture est dynamique et très plaisante. On ne se perd pas dans les considérations techniques ce qui me plaît beaucoup. Un petit roman très sympa qui me fait sortir de mes habitudes.

Un long, si long après-midi, d’Inga Vesper

Gros coup de coeur pour ce polar historique qui nous plonge dans la Californie des années 1950.

Ruby, jeune fille noire, se rend chez Joyce, sa deuxième patronne, nettement plus gentille que sa voisine qui l’exploite pour un bien maigre salaire. Les deux jeunes femmes se sont liées, ce qui est presque impensable dans ce quartier aisé de Santa Monica. Ruby trouve les deux petites filles de Joyce seules à la maison, il y a du sang au fond de la cuisine et aucune trace de la mère. La police appelée sur place se dépêche d’arrêter la bonne, coupable toute désignée du fait de sa couleur de peau. Toutefois Mick, un inspecteur fraîchement muté de New York pour ses méthodes peu orthodoxes, refuse cette solution trop facile et mène une enquête sur la famille trop parfaite de Joyce. Il propose à Ruby de l’aider dans son investigation, ce qu’elle accepte finalement à cause de son amitié pour Joyce. De plus il y a une prime de mille dollars à gagner et Ruby rêve d’aller à l’université pour devenir enseignante.

J’ai adoré cette plongée dans l’envers du rêve américain, le sujet n’est pas franchement nouveau, mais ce premier roman est vraiment très réussi. Il y a du suspense et une enquête sur le sort de Joyce, mais l’essentiel n’est pas là. J’ai particulièrement aimé le côté roman social qui décrit cette époque située à un point de bascule et si bien incarnée par Mick, Ruby, Joyce et Geneviève. Le premier refuse les préjugés de son temps, alors qu’il serait si facile d’accuser la bonne et de passer à autre chose comme son chef le lui suggère fortement, mais il croit à un idéal de justice et se battra contre sa hiérarchie pour le faire triompher. Ruby veut aller à l’université malgré tous les obstacles, seule Joyce croyait à son projet, son père et son ami Joseph s’y opposent. Ruby lui reproche de vouloir l’enchaîner, en des termes qui reflètent plus notre époque que les années 1950, mais c’est bien la seule fausse note du roman. Joseph est impliqué dans la lutte pour les droits civiques mais il estime que la place des femmes est au foyer, ce que Ruby conteste fermement.

Joyce vit dans une belle maison avec piscine, elle a deux petites filles parfaites, mais on découvre peu à peu la détresse qui la ronge, son mari qui l’étouffe et son addiction aux médicaments, seule manière de survivre dans ce faux bonheur en technicolor. Elle vient d’un autre milieu et n’hésite pas à se lier avec des personnes que ses voisines méprisent. Geneviève anime le club des femmes du quartier, elle essaie d’ouvrir leur horizon à la fois sur le plan social et personnel. Mais la plupart craignent d’être libre et cherchent à tout prix un homme à épouser pour se sentir prise en charge. On sent la société en effervescence et sur le point de basculer.

Un gros coup de coeur, j’espère retrouver Mick et Ruby pour de nouvelles aventures qui exploreraient d’autres aspects des années 1950. Un grand merci à Netgalley et à La Martinière pour ce magnifique roman.

#Unlongsilongaprèsmidi #NetGalleyFrance !

De l’ombre, il surgira, d’Alaina Urquhart

J’apprécie tout particulièrement les romans qui se passent à La Nouvelle-Orléans, ayant eu la chance de visiter cette ville il y a longtemps, j’avais beaucoup aimé son ambiance particulière. Ici la douceur de vivre fait place à l’angoisse avec un tueur en série qui abandonne ses victimes à différents endroits de la ville, parfois même en plein festival de musique. Il veille à varier son mode opératoire pour ne pas se faire prendre et sévit depuis des années. Toutefois il s’enhardit de plus en plus et commettra l’erreur de trop, celle qu’attendent l’inspecteur Leroux et Wren Muller le médecin légiste. Cette dernière cache un lourd secret qui remontera à la surface à la faveur de l’enquête.

C’est un thriller très classique avec la traque d’un tueur fou au lourd passé par des policiers eux aussi très marqués par la vie. Le suspense est bien maintenu jusqu’à la fin, qui laisse entrevoir une suite. Wren et Leroux forment une bonne équipe et j’aurais plaisir à suivre d’autres enquêtes. Les chapitres sont courts et alternent le point de vue du tueur et des policiers. L’ambiance est glauque à souhait, en particulier les passages où Jeremy traque ses victimes dans sa propriété construite dans le bayou et entourée d’une clôture électrifiée. Il y a un côté Stephen King dans cette ambiance envoûtante, on s’attend presque à voir surgir un monstre surnaturel, mais ce dernier n’est qu’un homme pervers.

Comme on peut s’y attendre, Jeremy a commencé par torturer les animaux dans son enfance et a atteint son plein potentiel après la mort de sa mère, qui essayait de freiner son génie du mal. L’auteure explore la noirceur de l’âme humaine à travers cet assassin particulièrement sadique, ainsi que la résilience.

C’est un thriller psychologique vraiment très réussi, avec des rebondissements, une fin inattendue et une ambiance bien sombre. C’est dommage qu’il ne soit pas plus long, j’aurais bien passé plus de 270 pages à La Nouvelle Orléans. Merci à Netgalley et Fleuve Noir pour cet excellent premier roman.

#Delombreilsurgira #NetGalleyFrance

Le testament des abeilles, de Natacha Calestrémé

Une série de meurtres et de suicides inexplicables déferle sur Paris, les modes opératoires sont différents et franchement mystérieux. Seul point commun : plusieurs victimes sont des enfants surdoués de six ans et une fleur de lotus rare est laissée par le tueur comme signature. Yoan Clivel est chargé de cette enquête tandis qu’en parallèle un patient anonyme qui se fait appeler Eliaz consulte un psychiatre en ligne car il souffre d’un terrible eczéma très handicapant. Il a de sombres secrets qui ne tarderont pas à être reliés à cette série de crimes. Dans ses recherches, Yoan tombe sur la prophétie des abeilles qui annonce des morts étranges quand les abeilles seront sur le point de disparaître. Très peu de personnes semblent au courant de ce texte en dehors d’un thérapeute plutôt inquiétant, dont la fille s’occupe justement de ruches dans sa propriété et qui ne va pas tarder à séduire Yoan.

J’ai beaucoup apprécié la lecture qu’en fait Florian Wormser, il sait donner vie à tous ces personnages avec le timbre de voix qui convient. Comme l’intrigue a un côté cinématographique, il est facile de se laisser embarquer par ce récit et ce narrateur, on est vraiment immergé dans l’enquête.

L’intrigue est bien ficelée, avec de nombreux rebondissements, le message écologique est toujours actuel, bien que le roman date de presque quinze ans. Toutefois, il ne s’insère pas toujours bien dans l’intrigue, ce qui est dommage, comme par exemple le prologue où on assiste à une attaque d’abeilles tueuses en Californie. Les personnages sont intéressants, l’émotion n’est pas absente, ce thriller flirte avec le surnaturel dans la résolution de l’énigme, mais ce n’est pas dérangeant. Yoan paraît peu sympathique au début, obsédé par son enquête et peu ouvert au reste, mais il évoluera grâce à Alisha dont il est rapidement tombé amoureux. Ce roman se targue d’être un polar guérisseur car il parle beaucoup des abeilles et de leur éventuelle disparition. On sait bien que la disparition de l’homme suivrait celle de ces insectes au bout de quelques décennies, mais ça ne semble pas nous empêcher d’utiliser toujours plus de pesticides. Dès qu’une loi est voté pour limiter leur utilisation, le monde paysan s’enflamme et les autorité ne tardent pas à leur céder. L’homme privilégie toujours le court terme, ce contre quoi ce roman nous met en garde.

Merci à Netgalley et Audiolib pour cette découverte très intéressante.

#LeTestamentdesabeilles #NetGalleyFrance !

La brigade du surnaturel T2, de Floriane Impala

J’ai eu grand plaisir à retrouver le duo détonnant formé par Claire et Késiah, ce tome 2 est encore meilleur que le premier, déjà très réussi, c’est un vrai coup de coeur.

Satan a décidé de révéler aux humains l’existence des Surnaturels, les deux espèces se découvrent et semblent cohabiter sans trop de problème, jusqu’à ce que des phénomènes imprévus rappelant les dix plaies d’Egypte s’abattent sur la terre. Bien sûr le chef des démons n’y est pas étranger. Pour arrêter la catastrophe en marche, il faut retrouver la clé du jardin des Hespérides, qu’il n’a pas manquer de cacher. Qui mieux que Claire et Kéziah pourraient réussir cette périlleuse mission ? Les voici renvoyés dans le Paris de 1926 au coeur du monde de la prostitution. Kéziah retrouvera sa meilleure amie et Aphrodite, mais devra lutter contre un dieu hindou reconverti en proxénète.

Le rythme est haletant, on n’a pas le temps de s’ennuyer. La relation entre nos enquêteurs évoluent, comme on s’y attend depuis le début, toutefois ils ne veulent pas encore s’avouer la vérité, j’ai beaucoup aimé l’approfondissement de leurs liens. Ils prennent des risques pour protéger l’autre, le côté romance de ce polar n’est pas du tout lourd ou ennuyeux, tous les deux sont très attachants. Ce roman mêle plusieurs genres avec brio : polar, urban fantasy, roman historique et romance, le mix est parfait. Il adopte la forme du roman choral où les deux héros prennent la parole à tour de rôle. La version audio, lue par Stéphanie Moussu est vraiment excellente et pleine de punch.

Si j’ai aimé la relecture des dix plaies d’Egypte et du mythe du jardin des Hespérides, très originales toutes deux, la partie historique m’a particulièrement plu. L’auteure nous plonge de manière très réaliste dans le monde des maisons closes. Aphrodite fonde un refuge pour venir en aide aux jeunes filles pauvres victimes des proxénètes et des gangs de marlous. La description de cet univers est vraiment très convaincante. Les femmes défavorisées couraient de grand danger dans cette époque qui n’a été belle que pour les riches et les puissants.

Nous laissons nos héros en pleine action et je suis impatiente de connaître la fin de leurs aventures. J’adore ce tricotage mythologique rempli d’humour, cette série est un coup de coeur.

#LaBrigadedusurnaturelII #NetGalleyFrance !